A la mort de l'Imam-Calife al-Mustansir en 1094, un nouveau schisme se produisit dans la communauté chiite ismaélienne. Al-Mustansir avait explicitement désigné son fils Nizar comme successeur. Mais Badr-al-Jamali, dont la fille était mariée au fils cadet de l'Imam, Musta'li, installa ce dernier au pouvoir au détriment de Nizar, l'héritier légitime. Nizar tenta de reconquérir son trône. Il partit pour Alexandrie où il leva une armée puis marcha sur le Caire. Mais il fut défait par les troupes de Badr al-Jamali, capturé et exécuté. Avec le meurtre de Nizar, c'est à nouveau une période de clandestinité (dawr-as-satr) qui commence pour les Imams descendant de Nizar. Alors que la majorité des ismaéliens d'Egypte, du Yémen et d'une partie de ceux de la Syrie reconnurent l'autorité de Musta'li, les Ismaéliens d'Iran menés par le da'i Hasan Sabbah restèrent fidèles à Nizar et à son fils, al-Hadi. Ce dernier sera secrètement emmené hors d'Egypte et caché dans l'un des villages situés aux alentours d'Alamut, la forteresse conquise par Hasan Sabbah. Les ismaéliens ayant reconnu l'autorité de Nizar seront appelés les Nizaris.
La dynastie fatimide s'éteindra en 1171 avec la prise du Caire par Saladin et la déposition d'al-Adid, le dernier calife fatimide. De 1194 à 1171, le véritable pouvoir aura appartenu aux vizirs, les califes n'étant que de simples marionnettes dont le rôle principal aura été de conférer une légitimité au pouvoir des vizirs. Cette partie de cette période de l'histoire est relatée dans un style vivant par le prince Ousama dans son autobiograhie. Il sera le témoin oculaire privilégié des luttes de pouvoir, particulièrement sanglantes et terribles qui vont déchirer le pouvoir fatimide jusqu'à la chute de la dynastie.
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