Les paroles de l'Imam Ali constituent une source inépuisable de méditation et d'enseignement pour les musulmans. Ali exalte les valeurs éthiques, la conduite vertueuse, l'observance des pratiques religieuses mais également la quête de Dieu. L'Imam préconise particulièrement la pratique du dhikr (la remémoration de Dieu) pour se rapprocher de Dieu. Le dhikr purifie l'âme du fidèle, le débarrasse de toutes les souillures et le rend apte à contempler les réalités divines. Le dhikr deviendra une pratique centrale dans les confréries soufies. Déjà, à l'époque du Prophète, il existait un groupe appelé les Ahl al-Sufa (littéralement, "les gens de la banquette") qui consacrait l'essentiel de son temps en prières et en remémoration du nom d'Allah. Parmi les Ahl al-Sufa, on comptait Abu Dharr considéré comme un des premiers mystiques de l'Islam, mais aussi Salman le Persan, (aussi appelé Salman le Pur, "Salman Pak") ce pèlerin venu d'Iran en quête de la véritable foi et qui fut recueilli par le Prophète. Muhammad qui déclara à son sujet qu'il faisait partie de sa Famille ("Salman min Ahl al-Bayt" soit "Salman fait partie des Gens de la Famille"). Ces Ahl al-Sufa tenaient Ali dans une estime particulière, le considéraient même probablement comme leur guide. Abu Dharr et Salmân soutinrent les droits d'Ali au Califat à la mort du Prophète.
Dans l'illustration ci-dessus, nous voyons Ali combattre des monstres et un dragon à six têtes. Ali, armé de sa fameuse épée Zulfiqar, les réduit en pièces. Il s'agit de voir ici dans les monstres une allégorie des puissances concupiscentes de l'âme dont Ali triomphe vaillamment. Ali est le Chevalier au caractère noble (fata) par excellence. Une invocation célèbre dans le monde musulmane récitée en cas de difficulté ou pour exprimer la vénération envers Ali est : "La fata illa Ali, la sayf illa Zulfiqar" ("Il n'est point de Chevalier excepté Ali et il n'est point d'épée excepté Zulfiqar"). L'épée Zulfiqar symbolise la Connaissance spirituelle d'Ali qui non seulement dissipe l'ignorance mais donne également aux fidèles la force spirituelle pour rester sur le droit chemin en repoussant les tentations. Les deux pointes de l'épée peuvent signifier que le pouvoir d'Ali s'étend tout à la fois sur le monde matériel et le monde spirituel. Cette épée confère également à Ali la faculté de défendre la foi contre ses ennemis.
Illustration tirée du Khavarnama d'Ibn Husam, Punjab, XVIIe siècle, British Library
1 commentaire:
Vraiment tres instructif ! Je me rappelle avoir vu ce genre d'epee (a 2 manches donc) au musee du Louvre pour l'exposition d'une partie des oeuvres du futur Aga Khan Museum qui ouvrira ses portes en 2011 ici meme au Canada !
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