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jeudi 25 juin 2009

La figure de l'Imam Husayn dans le soufisme

Candélabre en bronze doré, en forme de tulipe. Epoque ottomane. Les tulipes furent particulièrement en vogue à l'époque ottomane, au point qu'une époque de l'histoire ottomane porte même le nom d'ère des tulipes

Pour les soufis (mystiques), Husayn est le parangon de l'Amant idéal. Il est celui qui en dépit des plus grandes souffrances et au prix des sacrifices de tout ce l'homme peut avoir de plus précieux, est resté fidèle par Amour pour Dieu aux principes moraux édictés par Lui. Le terme "shahid" signifie tout à la fois "martyr" et "témoin". Tout martyr témoigne et affirme par le don de sa vie de la Présence de Dieu d'une manière pleine et entière et non plus seulement par une affirmation uniquement verbale de son existence. La figure de Husayn est également valorisée par l'importance que la souffrance revêt dans le soufisme. Le Prophète a imposé comme devoir à tout homme de pratiquer la grande guerre sainte (jihad akbar) contre les tendances concupiscentes de l'âme. A terme, ce jihad avec sa cohorte de souffrances et d'adversités purifie l'âme du fidèle et le rapproche de Dieu. Husayn est très souvent rapproché d'un autre grand mystique de l'Islam, son homonyme, Husayn ibn Mansur al-Hallaj, qui en 922 à Bagdad, endura le supplice de la croix pour avoir affirmé son amour envers Dieu en des termes d'union mystique qui choquèrent ses contemporains, notamment lorsqu'il clama : "Ana l-Haqq", "Je suis la Vérité." Farid al-Din Attar, le poète persan du XIIe siècle, auteur du "Langage des oiseaux", exhorte le novice dans son Diwan (Recueil de poésie) en lui déclarant : "Sois Husayn ou Mansur al-Hallaj." Il met ainsi sur le même pied d'égalité les deux hommes.

Pour le poète Sana'i (mort en 1131), Husayn est le symbole de la partie spirituelle en l'homme que celui-ci sacrifie au profit du monde matériel et de l'assouvissement de ses passions impures. Sana'i déclare : "Ta foi est ton Husayn, la cupidité et l'envie sont des porcs et des chiens. Tu tues le premier en l'assoiffant, et tu engraisses les deux autres."

En poésie persane, à partir du XVe siècle, Husayn sera traditionnellement représenté par la tulipe rouge. "L'aube éperdue de tristesse pour Husayn répand son sang, et les tulipes rouges se parent de sang et portent les stigmates de sa souffrance au plus profond de leurs coeurs", déclare le poète turc Ergun. Muhammad Iqbal nous montre des tulipes rouges fleurir dans le désert de Karbala arrosées par des nuages déversant le sang de Husayn sur la terre aride et la rendant fertile.

Dans l'illustration ci-contre, nous voyons un candélabre en bronze doré de l'époque ottomane, en forme de tulipe. Lumière et tulipe sont étroitement associées dans cette œuvre d'art qui nous transmet non seulement un message de beauté, mais également un message de foi et de souvenir du Prince des martyrs.


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