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jeudi 25 juin 2009

Le Califat de Ali

La bataille de Siffin, BNF

L'éviction :

Après son accession au pouvoir, Abu Bakr réussit à rétablir l'autorité sur les tribus arabes et à juguler l'apostasie. A sa mort en 634, ce fut 'Umar qui accéda au Califat, puis à la mort de celui-ci en 644, 'Uthman fut désigné Calife. Durant toute cette période, Ali, en dépit de son éviction, apporta son soutien aux différents Califes et les conseilla même, lorsqu’il était sollicité, sur les affaires de l’Etat. Il se consacra également à l'enseignement du message islamique aux fidèles qui s'étaient regroupés autour de lui et qui soutenaient ses droits au Califat. Ces fidèles étaient désignés par le Parti de Ali (Chi'at Ali). Ensuite, ils furent désignés tout simplement de Chi'a (le Parti) et les partisans de chi'i. Ce n'est qu'en 656, à la mort de 'Uthman qui fut assassiné lors d'une émeute populaire par une foule en colère contre sa politique, que Ali accéda enfin au Califat.

La bataille du Chameau :

Les cinq années du Califat d'Ali constituent une période particulièrement mouvementée de l'histoire islamique. Elle est appelée la période de la "Grande Discorde", "al-fitna al-kubra", car elle fut marquée par les premières guerres civiles entre musulmans. Dès son élection, Ali eut à faire face à une révolte menée par deux figures importantes de l'Islam, deux Muhajjirûn, Talha et Zubayr. Ils reçurent un soutien de taille en la personne de 'Aisha, l'épouse favorite du Prophète, qui avait toujours porté une haine tenace à Ali. Face à cette levée, Ali reçut le soutien de la ville de Kufa. Les armées des deux opposants s'affrontèrent à la bataille dite du Chameau, ainsi appelée à cause du palanquin bardé de fer dans lequel 'Aisha s'était installée et qui fut hissé sur un chameau. La bataille fit rage et ne s'arrêta que lorsque le chameau de 'Aisha tomba à terre, ses jarrets sectionnés par des combattants. ‘Aisha fut extirpée du palanquin et emmené devant Ali qui la sermonna sur la conduite qu’elle se devait de tenir en tant que « Mère des croyants », un statut que le Coran avait octroyé aux épouses du Prophète. Jusqu'à la fin de sa vie, 'Aisha mena ensuite une vie retirée de la politique, éprouvant du remords sur la part de responsabilités qu'elle avait dans la mort d'innombrables croyants.

La bataille de Siffin :

Ali fut ensuite confronté à Mu'awiya, gouverneur de Syrie. Celui-ci refusa de lui prêter le serment d’allégeance et exigea que le Calife lui remette d’abord les assassins de ‘Uthman. Les choses s’envenimèrent au point que les armées des deux hommes s'affrontèrent à Siffin. Alors que Ali était sur le point de l'emporter, les combattants de l'armée de Mu'awiya hissèrent sur des lances des feuillets du Coran et brandirent le Livre sacré en demandant que l'on remette le règlement du conflit à l'arbitrage du texte sacré. Ali, pressentant une ruse, exhorta son armée à poursuivre le combat. Mais de nombreuses voix s'élevèrent pour demander l'acceptation de l'arbitrage. Des hommes allèrent même jusqu'à menacer Ali de le tuer et de le livrer à Mu'awiya s'il refusait la proposition adverse. Ali s'inclina à contrecœur, et les adversaires regagnèrent chacun leur camp en attendant le verdict de l’arbitrage. Il apparut très rapidement que la proposition d'arbitrage n'était effectivement qu'une ruse de la part de Mu'awiya pour gagner du temps et renforcer ses positions militaires. Ensuite, ceux-là mêmes qui avaient obligé Ali à accepter l'arbitrage lui demandèrent de le rejeter et même de reconnaître en se repentant devant Dieu qu’il avait commis un acte d'infidélité (kufr). Devant la grande partie de son armée maintenant acquise au principe de l’arbitrage, Ali ne pouvait plus revenir en arrière. Il choisit donc de poursuivre l'arbitrage. Cette décision provoqua la colère des plus radicaux qui voulaient à tout prix reprendre le combat et qui clamaient que "le jugement appartient à Dieu seul" ("lâ hukm illâ li-lah") c'est-à-dire que seule l'issue de la bataille (la victoire ou la défaite) devait constituer la sentence divine. Ce groupe quitta l'armée de Ali et fut appelé les "Kharidjites", "ceux qui sont sortis". Quelque temps plus tard, le verdict de l’arbitrage tombait : il était défavorable à Ali. Mu'awiya fort de ce verdict s'auto-proclama Calife.

La bataille de Nahrawan :

Ali décida une nouvelle fois de marcher sur la Syrie contre Mu'awiya, mais en cours de route il apprit les exactions de plus en plus nombreuses et graves commises par les kharidjites. Il décida de prendre ce problème à bras le corps et de le résoudre en priorité. L'armée de Ali se porta à la rencontre des Kharidjites. La bataille eut lieu à Nahrawan. Les Kharidjites furent ecrasés et battus à plate couture. A l'issue de la bataille, alors que Ali voulait reprendre le chemin de Damas, son armée lui déclara qu'elle avait besoin de récupérer ses forces et de remettre la lutte contre Mu'awiya à plus tard. Face à cette démobilisation, Ali regagna Kufa.

L'assassinat de 'Ali :

Le vendredi 26 janvier 661, alors que Ali entrait dans la mosquée de Kufa pour la prière du matin, un Kharidjite dénommé Ibn Mudjlan surgit brusquement et asséna un coup d'épée empoisonnée au Calife. Ali , mortellement blessé, mourut de ses blessures deux jours plus tard.

C'est son fils aîné, Hasan, qui fut désigné Calife. Mais il ne put que constater impuissant l'ampleur de l'emprise de Mu'awiya sur l'échiquier politique. Les troupes syriennes menaient sans relâche des raids sur les camps et les villages aux alentours de Kufa, exerçant une pression constante sur la population. Hasan, voyant les défections se multiplier dans ses rangs et n'échappant que de justesse à un attentat, choisit d'abdiquer en faveur de son puissant rival. Mu'awiya accéda au Califat en 661 et fonda la dynastie des Umayyades.

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