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lundi 1 mars 2010

Lorand Gaspar : dolce vita à Sidi Bou-Saïd

Sidi-bou-Saïd

Attiré par des amis à Sidi-bou-Saïd, j'y avais trouvé une chose inespérée : un de ces moments d'équilibre, d'accord mystérieux entre le faire humain, les mouvements de la terre, du ciel et de la mer. Un silence où viennent s'inscrire, des plissements à peine perceptibles aux rugissements les plus barbares, les accords et les dissonances de l'immense clavier des eaux, des arbres et des vents. Un village vrai, avec quelques boutiques vraies, un très vieux café adossé à la mosquée, perché en haut d'un escalier flanqué de deux balcons d'où l'on domine une partie du village et de la mer. Dedans, des colonnes peintes en spirale enserrent des espaces de méditation, d'écoute et de communication. Des gens simples que l'on retrouve chez l'épicier ou dans la rue, qui vous confient leurs joies, leurs soucis, vous écoutent. Des bourgeois de vieille souche, prenant le frais au soir dans les rues qui longent la mer, vêtus de leurs djebbas blanches impeccables ; quelques artistes attachés à l'esprit de ce lieu. Des orangers amers, des jasmins, des agaves, et des bougainvillées. Une vieille maison au bout du village, adossée à la colline, une seule pièce lézardée, penchée comme un balcon sur le large."

Lorand Gaspar, Quitter Sidi-bou-Saïd, in Un poète près de la mer, Entrelacs.

Le café des nattes à Sidi-Bou-Saïd

4 commentaires:

giulio a dit…

Joli texte. Ça te donne vraiment envie d'y aller goûter à cette dolce vita et de poétiser avec Lorand Gaspar. Quoique... Le séjour y était sans doute plus abordable au temps où il'y passa. T'as vu le prix des hôtels?
.

Pier Paolo a dit…

Oui, tout cela, c'était dans le "bon vieux temps" ; à présent, tout cela doit être bel et bien fini, de même que pour toutes les descriptions de Mahdia par Moncef Ghachem. Ainsi va la vie.

Jalel El Gharbi a dit…

Chers amis,
La maison où vivait Lorand Gaspar a été détruite. Depuis il s'est fait une autre à Gammarth, pas très loin de Sidi Bou Said.
Je peux vous dire que rien n'a changé dans le village.
Même chose pour Mahdia. Il suffit de sortir des grands axes touristiques. Tant pis pour le café des nattes on peut le laisser aux touristes, notre thé aux pignons on ira le boire ailleurs
Amicalement

Pier Paolo a dit…

Voilà qui est rassurant, cher Jalel. Oui, vous avez entièrement raison, il suffit de sortir des grands axes touristiques pour retrouver l'authenticité des lieux. Amicalement.