Jamal Eddine Bencheikh déclarait que Mohammed al-Maghout avait mal à son pays, la Syrie. Il lutta durant de nombreuses années pour la liberté et les droits du peuple syrien. Il milita activement pour la cause palestinienne et arabe. Ces engagements lui valurent plusieurs séjours en prison. Dans le poème ci-dessous, le poète chante son amour pour son pays.
Pleurs de l'hirondelle
Vous qui m'avez poignardé dans le dos
alors que j'étais penché sur mes papiers
comme un vieillard sur son tapis de prières
Le loup et la vipère ne pourront jamais être
deux colombes sous l'averse
La pluie m'appartient
La pluie, le tonnerre, le vent et les rues
sont ma propriété
J'ai sur moi un document du ciel qui l'atteste
Est-ce vrai que vous avez marché sous l'averse
sur mes trottoirs et dans mes rues ?
Dorénavant je n'aimerai plus la pluie
ni la pluie, ni le vent, la lune ni les rochers
J'aimerai mon peuple
O mon peuple, étreins-moi
tu es le père sage
et je suis l'enfant égaré
Tu es le torrent impétueux
et je suis la baraque croulante
Donne-moi une dernière chance et attends :
J'aimerai tes ouvriers et tes paysans
je m'énorgueillirai même de tes putains et de ta boue
dont je m'oindrai le front tel un guerrier indien
Je me mettrai au garde-à-vous comme une statue pour saluer le drapeau
et crierai comme un fou dans les manifestations
Alors ne sois pas dur envers moi, ô mon peuple
Je t'ai quitté parce que tu m'as quitté
Je t'ai ignoré parce que tu m'as ignoré
Mais je jure par tout ce qui est vénérable et sacré
que jamais je ne t'ai oublié
même quand j'étais noyé dans les soucis et les discussions
sur le dégoût et les tenues tapageuses
Je pensais à tes maigres moutons
à tes malades entassés dans les couloirs
en allumant des cigarettes aux invités
en m'esclaffant dans les réceptions
Je pensais à tes villages boueux
à tes vieilles titubant à la lueur des lampes
Allons
chacun de nous a porté tort à l'autre
Coupons-nous les doigts n'importe où
et buvons chacun une goutte du sang de l'autre
Fraternisons
mélangeons nos larmes et nos soucis comme de la monnaie volée
et partons seuls
à contre-temps, à contre-tempête
pendant que les cicatrices se déplacent sur nos fronts
comme les aiguilles d'une montre
Vous qui m'avez poignardé dans le dos
alors que j'étais penché sur mes papiers
comme un vieillard sur son tapis de prières
Le loup et la vipère ne pourront jamais être
deux colombes sous l'averse
La pluie m'appartient
La pluie, le tonnerre, le vent et les rues
sont ma propriété
J'ai sur moi un document du ciel qui l'atteste
Est-ce vrai que vous avez marché sous l'averse
sur mes trottoirs et dans mes rues ?
Dorénavant je n'aimerai plus la pluie
ni la pluie, ni le vent, la lune ni les rochers
J'aimerai mon peuple
O mon peuple, étreins-moi
tu es le père sage
et je suis l'enfant égaré
Tu es le torrent impétueux
et je suis la baraque croulante
Donne-moi une dernière chance et attends :
J'aimerai tes ouvriers et tes paysans
je m'énorgueillirai même de tes putains et de ta boue
dont je m'oindrai le front tel un guerrier indien
Je me mettrai au garde-à-vous comme une statue pour saluer le drapeau
et crierai comme un fou dans les manifestations
Alors ne sois pas dur envers moi, ô mon peuple
Je t'ai quitté parce que tu m'as quitté
Je t'ai ignoré parce que tu m'as ignoré
Mais je jure par tout ce qui est vénérable et sacré
que jamais je ne t'ai oublié
même quand j'étais noyé dans les soucis et les discussions
sur le dégoût et les tenues tapageuses
Je pensais à tes maigres moutons
à tes malades entassés dans les couloirs
en allumant des cigarettes aux invités
en m'esclaffant dans les réceptions
Je pensais à tes villages boueux
à tes vieilles titubant à la lueur des lampes
Allons
chacun de nous a porté tort à l'autre
Coupons-nous les doigts n'importe où
et buvons chacun une goutte du sang de l'autre
Fraternisons
mélangeons nos larmes et nos soucis comme de la monnaie volée
et partons seuls
à contre-temps, à contre-tempête
pendant que les cicatrices se déplacent sur nos fronts
comme les aiguilles d'une montre
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