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vendredi 19 mars 2010

Tamîm ibn al-Mu'îz : un prince fâtimide poète

Kees Van Dongen


Tamîm ibn al-Mu'izz fut le fils aîné du quatrième Calife fâtimide al-Mu'izz. Il naquît à Mahdia, en Ifriqiya (Tunisie actuelle) en 949 et mourut au Caire en 984. Après la conquête de l'Egypte par les troupes fâtimides menées par le Général Jawhar, il accompagna, à l'âge de 25 ans, son père dans son voyage vers Le Caire. Peu porté sur la politique, le prince Tamîm mena une vie essentiellement tournée vers les arts et les lettres.

1

Ô toi qui jouis de ma douleur,
Qu'elle est exquise cette douleur venue de toi !
Si l'on me fouillait au corps,
On trouverait sous mes vêtements ma peine errante.

2

Je lui dis : "Du khôl (1), la veille d'un adieu ?
Comme si tu n'en étais point accablée."
Elle répondit : "Afin que mes larmes le transforment
Et qu'il devienne deuil sur mes joues."
_________________
(1) Fard de couleur sombre (souvent noir) appliqué sur les paupières généralement des femmes.

Source : Le Dîwân de la poésie arabe classique, Choix et préface d'Adonis, traduction de Houria Abdelouahed et Adonis, Poésie/Gallimard

5 commentaires:

giulio a dit…

Ces vers sont exquis, superbes, cher Pier; n'en connais-tu pas d'autres. Tu devrais à part ça intervenir dans Wikipedia sub "Tamim ben al-Muizz". On n'y parle que de guerres, nullement de poésie; de plus, certains points m'y paaraissent problématiques.

Pier Paolo a dit…

Il ne faut pas confondre Tamim ibn al-Mu'izz, le prince fâtimide et poète sur lequel il est quasiment impossible de trouver quoi que ce soit sur internet ou ailleurs, et Tamim ibn al-Mu'izz, le souverain ziride dont il est question sur Wikipedia.

Jalel El Gharbi a dit…

Tamim Ibn Al Mou'iz تميم بن المعزfut connu pour sa prédilection pour la métaphore, son choix d'une langue à la fois profondément arabe et en même temps en consonance avec la nouvelle aire géographique. On trouve chez lui ces deux soucis qu'il semble partager avec les poète du Maghreb (Andalousie comprise). Mais cela ne veut pas dire que ce poète innove toujours. Il y a dans le poème que vous nous donnez à lire cher Pier le souvenir fortement présent des lectures du poète. Voici pour toi, Giulio et pour tous ceux qui passent sur ce blog une traduction de deux vers de notre poète( traduction hâtive) :
Bois donc sur ce nuage couleur d'aurore / qui, pleurant a fait rire la terre entière.
Considère la couleur du Nil dans son flux / On dirait du santal ou du musc
Amicalement

Pier Paolo a dit…

Merci infiniment pour ces précisions, cher Jalel. Elles sont d'autant plus précieuses qu'elles viennent du poétologue que vous êtes. Amitiés.

Lama a dit…

Les vers de Tamim ibn al-Mu'izz traduits par Jalel El Gharbi sont vraiment sublimes...merci à lui.