Ô destin, ne me gifle pas
des mètres de gifles couvrent déjà mon visage
Me voici
le vent souffle dans les rues
Je sors des livres, des tavernes et des dictionnaires
comme les soldats sortent des tranchées
Ô siècle, insecte vil
toi qui m'as fait miroiter un ventilateur en guise de tempête
des allumettes en guise de volcans
je ne te pardonnerai jamais
Je retournerai à mon village, à pied s'il le faut
et je propagerai dès mon arrivée des rumeurs sur ton compte
Je me jetterai sur les herbes et les bords des rigoles
comme un chevalier après une bataille épuisante
ou un chien dressé ayant traversé des cercles de feu
Je franchirai ces portes et fenêtres
ces manches et ces cols
aigle planant
au-dessus de la pudeur des vierges et de la souffrance des ouvriers
déployant mes ailes d'hirondelle au crépuscule
en quête d'une terre inexplorée
une terre qui se dresse, débridée dans l'espace
comme un cheval sauvage se cabre sous la selle
chaque fois qu'elle est effleurée par une chaumière ou un palais
un émir ou un mendiant
Une terre qui n'a existé et n'existera que dans mes cahiers
C'est bien, ô siècle
tu m'as vaincu
Mais je ne trouve dans tout cet Orient
nul promontoire
où planter le drapeau de ma soumission
Mohamed al-Maghout, La joie n'est pas mon métier, traduit de l'arabe par Abdellatif Laâbi, La Différence
des mètres de gifles couvrent déjà mon visage
Me voici
le vent souffle dans les rues
Je sors des livres, des tavernes et des dictionnaires
comme les soldats sortent des tranchées
Ô siècle, insecte vil
toi qui m'as fait miroiter un ventilateur en guise de tempête
des allumettes en guise de volcans
je ne te pardonnerai jamais
Je retournerai à mon village, à pied s'il le faut
et je propagerai dès mon arrivée des rumeurs sur ton compte
Je me jetterai sur les herbes et les bords des rigoles
comme un chevalier après une bataille épuisante
ou un chien dressé ayant traversé des cercles de feu
Je franchirai ces portes et fenêtres
ces manches et ces cols
aigle planant
au-dessus de la pudeur des vierges et de la souffrance des ouvriers
déployant mes ailes d'hirondelle au crépuscule
en quête d'une terre inexplorée
une terre qui se dresse, débridée dans l'espace
comme un cheval sauvage se cabre sous la selle
chaque fois qu'elle est effleurée par une chaumière ou un palais
un émir ou un mendiant
Une terre qui n'a existé et n'existera que dans mes cahiers
C'est bien, ô siècle
tu m'as vaincu
Mais je ne trouve dans tout cet Orient
nul promontoire
où planter le drapeau de ma soumission
Mohamed al-Maghout, La joie n'est pas mon métier, traduit de l'arabe par Abdellatif Laâbi, La Différence
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