Abu ar-Raqa'maq (mort en 1009) vécut en Egypte à la cour des Fâtimides. Poète de second rang, il pratique néanmoins de manière assez personnelle l'autodérision.
Parle donc aux oiseaux : cui-cui pépie pépie
Le matin, réponds-leur quand ça piaille et babille.
A revendre, j'en ai, des trucs et du délire :
Pour un vrai demeuré, c'est tout un elixir !
Comme je remercie mon immense ineptie ;
En son nom, l'étendard de ma plate idiotie
Se hisse au vu de tous et flotte à l'horizon.
En retour, je ne veux ni progrès, ni dispense.
Non, non, en aucun cas. Mais si un autre pense
A quitter sa folie, j'accorde mon pardon !
Source : Ors et saisons, Une anthologie de la poésie arabe classique, traduit de l'arabe, présenté et annoté par Patrick Megarbané et Hoa Hoi Vuong, Sindbad/Actes Sud.
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1
Je loue mes folies. Grâce à elles
Flotte à l'horizon l'étendard de ma déraison.
Je ne souhaite ni m'en délier ni la remplacer.
De délaisser sa folie, l'être serait-il pardonné ?
2
Unanimes furent les gens : ma déraison
Est meilleure que ma vertu et ma religion,
Depuis que j'ai simulé la folie, elle
M'habille et mon délire me nourit.
1
Je loue mes folies. Grâce à elles
Flotte à l'horizon l'étendard de ma déraison.
Je ne souhaite ni m'en délier ni la remplacer.
De délaisser sa folie, l'être serait-il pardonné ?
2
Unanimes furent les gens : ma déraison
Est meilleure que ma vertu et ma religion,
Depuis que j'ai simulé la folie, elle
M'habille et mon délire me nourit.
Source : Le Dîwân de la poésie arabe classique, Choix et préface d'Adonis, Traduction de Houria Abdelouahed et Adonis, Gallimard.
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