Photo Pietro Masturzo
Mais la photo montre avant tout le courage d'une femme lancant son cri de liberté face aux forces obscures d'un pouvoir inique.
Cette image du photographe italien indépendant, Pietro Masturzo, vient de remporter le World Press Photo, le prix le plus prestigieux de la photographie de presse.
Qu'y voit-on ? Une femme qui crie, ses mains en porte-voix, dans la nuit sur le toit d'un immeuble.
La photo a été prise à Téhéran le 24 juin 2009 suite aux manifestations qui eurent lieu après l'élection contestée de Mahmoud Ahmadinejad le 12 juin 2009. La femme crie sa colère face à ces élections truquées. Après les manifestations de la journée, des hommes et des femmes, le soir venu, à 22:00 précises, montaient sur les toits ou sortaient sur les balcons pour crier des slogans hostiles au pouvoir et lancer des "Allahu Akbar".
Ayperi Karabuda Ecer, la présidente du jury de ce 53e World Press explique : "La photo montre le commencement d'une histoire énorme. Elle donne la perspective à l'information et touche tant visuellement qu'émotionnellement."
Kate Edwards, membre du jury, déclare : "La photo rend de manière puissante l'atmosphère, la tension, la peur, mais aussi la tranquillité et le calme. Nous recherchions une photo attirante, qui nous emmène loin et nous fasse réflechir davantage - et qui ne se contente pas de montrer ce que nous savons déjà." Mais la photo montre avant tout le courage d'une femme lancant son cri de liberté face aux forces obscures d'un pouvoir inique.
8 commentaires:
30 ans plus tôt, un cri de la même femme ou de sa mère maudissait le Shah et chantait sans doute le même "Allahu Akbar".
Dieu a bon dos et les tyrannies prospèrent sur le terreau de la bêtise humaine.
Tes propos sont bien durs, mon cher Giulio. Le terme "Allahu Akbar" est le cri de prédilection des combattants lors de leur lutte. Cette déclamation montre avant tout la détermination des iraniens de mener une lutte sans merci contre le pouvoir en place. Comme le dit la présidente du jury, "la photo montre le commencement de quelque chos d'énorme". Souhaitons un meilleur meilleur au peuple iranien que celui qu'il a connu jusqu'à présent.
Lorsque j'ai vu cette photo, j'ai été frappé par sa beauté, je l'ai cru tiré d'un film d'un réalisateur français avec pour cadre Paris. En regardant de plus près, j'ai compris de quoi il s'agissait et j'ai voulu lui faire une place sur mon blog.
Amicalement.
Il y a dans cette photo quelque chose de sublime. Elle me fait penser à cette autre photo dite "la madone de Bentalha" (voir sur google).
Malgré les tyrannies, faisons de belles images
Merci cher ami
Il est vrai que mon optimisme cède de plus en plus souvent à une certaine amertume. C'est vrai que la photo est belle et que le combat semble juste, mais je me méfie des "battle-cries" du genre "in hoc signo vinces" et "Dieu avec nous"...
Non mais franchement, tu te verrais devoir régulièrement pistonner les deux parties adverses. C'est que plus invocateur d'Allah que les Ayatolahs tu meurs.
Tu as raison, cher Giulio, mais vois-tu ils sont nombreux ceux qui instrumentalisent la religion et dont la religiosité n'est qu'une façade pour des ambitions personnelles. Je ne t'apprends rien sur cela, tu en sais plus long que moi à ce sujet. Amitiés.
Oui, Jalel, pensons comme Dostoievski que la beauté sauvera le monde ou comme Yannis Ritsos qui écrivait : "La poésie n'a jamais le dernier mot. Le premier, toujours." Amicalement
Je trouve cette photo sublime moi aussi et assoudissante par son calme et son côté posé, on la croirait tirée d'un film c'est vrai par son côté hyper réaliste...
Je ^^artage comme vous et Jalel cette pensée de Dostoïevski et j'aime beaucoup cette phrase que vous citez de Ritsos.
Merci à vous Pier.
Sublime photo, on se croirait dans un roman de Modiano. Bien à vous
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