Dans le cadre de sa thèse intitulée L'islam de théophanies. Structures métaphysiques et formes esthétiques, Souâd Ayada s'est, entre autres formes artistiques, penchée sur l'art fatimide. Ses réflexions peuvent être retrouvées ici et là. Pour étayer ses arguments sur les caractéristiques et les principes philosophiques de l'art fatimide, Mme Ayada se réfère essentiellement au Kashf al-Mahjûb (Le dévoilement des choses cachées) d'Abu Ya'qub Sejestâni, philosophe et missionnaire ismaélien du début du Xe siècle. Voici ci-dessous un extrait de cette oeuvre où Sejestâni expose ses considérations philosophiques sur les liens qu'il établit entre la Nature, l'Ame, la beauté et l'art. Signalons simplement, dans le but d'éclairer la lecture de ce texte, que Sejestâni est l'un des premiers grands penseurs néoplatoniciens de l'Islam et que son schéma cosmologique repose sur le sytème émanatiste développé par Platon. Sejestâni tente de concilier la philosophie grecque avec les données de la Révélation islamique, la Raison avec la Foi.
"Sixième recherche : QUE LA BEAUTE DE LA NATURE EST UNE BEAUTE SPIRITUELLE
1. Sache qu'après avoir constaté la ressemblance, quant au dessin et à la figure, entre les formes naturelles et les formes produites par l'art, et après avoir relevé que dans les créations de l'art la beauté des formes est une beauté spirituelle, parce qu'elle est un vestige de l'Âme et une intégration partielle de l'Âme, il nous faut conclure que la beauté de la Nature et de ses formes est, elle aussi, d'ordre spirituel et non pas d'ordre physique. Si la beauté de la Nature provenait elle-même de la Nature, il conviendrait d'en attribuer la raison à telle ou telle constitution physique. Or la beauté de la Nature n'a point pour cause une constitution physique qui, elle-même, serait cause de la matière spécifique de cette Nature, et par laquelle on en connaîtrait les virtualités. Non, la beauté de la Nature, ce sont certaines colorations spirituelles (rang-hâ-ye rûhânî). De même que la coloration advient aux matières aptes à recevoir les couleurs de la main des artistes, de même la beauté de la Nature consiste en colorations spirituelles, car si la couleur advient aux êtres naturels, c'est là un vestige de l'Ame qui embrasse toute la Nature. Il s'avère ainsi que la beauté de la Nature est d'ordre spirituel. Comprends.
2. Les choses corporelles qui existent dans les réalités corporelles sont pour ces choses une addition et un surplus. Lorsque les premières se séparent des secondes, celles-ci diminuent et leur quantité s'amoindrit. Mais qu'une réalité spirituelle existe dans une chose corporelle et vienne à s'en séparer, la quantité de cette dernière ne variera pas. Maintenant, lorsque nous observons attentivement la beauté de la Nature et la beauté de l'art, nous constatons que cette beauté est conjointe à une certaine chose, et que si elle vient à s'en séparer, la quantité de la chose à laquelle elle était conjointe ne s'accroît ni ne diminue.
Un exemple : le tisseur de brocart. C'est dans la conscience du tisseur qu'existe une beauté dans le genre de celle que montre le brocart. Que l'on mette en pièces le tissu ou qu'on le sépare fil par fil, la quantité de brocart ne diminue ni n'augmente. De même pour la soie dont on tisse le brocart : si le tisseur fait apparaître des figurations multiples dans la soie, la quantité de cette soie n'en augmente pas pour autant. On s'aperçoit ainsi que toute la beauté qui se trouve conjointe au tissu provient du tisseur. Et cette beauté qui s'en sépare, lorsqu'on met le tissu en pièce, est une beauté spirituelle, non pas une beauté corporelle.
Pensons encore au narcisse qu'il nous arrive de contempler. On le fait passer de main en main, on en aspire le parfum, on en admire la beauté ; jamais la quantité du narcisse ne diminue. Le narcisse nous enseigne, lui aussi, que sa beauté est une beauté spirituelle, non pas une beauté naturelle. Comprends.
1. Sache qu'après avoir constaté la ressemblance, quant au dessin et à la figure, entre les formes naturelles et les formes produites par l'art, et après avoir relevé que dans les créations de l'art la beauté des formes est une beauté spirituelle, parce qu'elle est un vestige de l'Âme et une intégration partielle de l'Âme, il nous faut conclure que la beauté de la Nature et de ses formes est, elle aussi, d'ordre spirituel et non pas d'ordre physique. Si la beauté de la Nature provenait elle-même de la Nature, il conviendrait d'en attribuer la raison à telle ou telle constitution physique. Or la beauté de la Nature n'a point pour cause une constitution physique qui, elle-même, serait cause de la matière spécifique de cette Nature, et par laquelle on en connaîtrait les virtualités. Non, la beauté de la Nature, ce sont certaines colorations spirituelles (rang-hâ-ye rûhânî). De même que la coloration advient aux matières aptes à recevoir les couleurs de la main des artistes, de même la beauté de la Nature consiste en colorations spirituelles, car si la couleur advient aux êtres naturels, c'est là un vestige de l'Ame qui embrasse toute la Nature. Il s'avère ainsi que la beauté de la Nature est d'ordre spirituel. Comprends.
2. Les choses corporelles qui existent dans les réalités corporelles sont pour ces choses une addition et un surplus. Lorsque les premières se séparent des secondes, celles-ci diminuent et leur quantité s'amoindrit. Mais qu'une réalité spirituelle existe dans une chose corporelle et vienne à s'en séparer, la quantité de cette dernière ne variera pas. Maintenant, lorsque nous observons attentivement la beauté de la Nature et la beauté de l'art, nous constatons que cette beauté est conjointe à une certaine chose, et que si elle vient à s'en séparer, la quantité de la chose à laquelle elle était conjointe ne s'accroît ni ne diminue.
Un exemple : le tisseur de brocart. C'est dans la conscience du tisseur qu'existe une beauté dans le genre de celle que montre le brocart. Que l'on mette en pièces le tissu ou qu'on le sépare fil par fil, la quantité de brocart ne diminue ni n'augmente. De même pour la soie dont on tisse le brocart : si le tisseur fait apparaître des figurations multiples dans la soie, la quantité de cette soie n'en augmente pas pour autant. On s'aperçoit ainsi que toute la beauté qui se trouve conjointe au tissu provient du tisseur. Et cette beauté qui s'en sépare, lorsqu'on met le tissu en pièce, est une beauté spirituelle, non pas une beauté corporelle.
Pensons encore au narcisse qu'il nous arrive de contempler. On le fait passer de main en main, on en aspire le parfum, on en admire la beauté ; jamais la quantité du narcisse ne diminue. Le narcisse nous enseigne, lui aussi, que sa beauté est une beauté spirituelle, non pas une beauté naturelle. Comprends.
3. Lorsqu'une âme devient experte dans l'art de peindre, elle peut imiter la beauté de ceci et les couleurs de cela, de sorte que si elle le désire, elle reproduira la forme de toutes les choses qu'elle voudra : la forme des animaux, la forme du siège et celle de la maison, la forme de l'homme. Mais si elle peut produire cette imitation, c'est parce que la beauté imitée est elle-même spirituelle, homogène à la pure substance spirituelle (jawhar-e rûhânî). Ne vois-tu pas que personne ne peut produire une chose naturelle, ni animal ni végétal ni minéral ? Cependant, l'on peut faire apparaître, ce que l'on veut de la beauté de la Nature, et si on peut le faire, c'est parce que cette beauté est une beauté spirituelle. Comprends.
4. Nous voyons les hommes préoccupés d'accroître la beauté de la Nature : ils embellissent leur propre visage; ils embellisent les animaux en séparant et peignant leur crinière ; ils embellisent les arbres en les élaguant, ainsi que les plantes du jardin ; ils embellissent les minéraux en les taillant. La beauté se concentre ainsi décuplée en un seul point, beauté naturelle et beauté artificielle, si bien qu'un charme suprême s'en dégage. Mais si la première [la beauté naturelle] n'était pas elle-même d'ordre spirituel, la seconde [la beauté artificielle] ne s'harmoniserait pas avec elle. Ainsi est-il avéré que la beauté de la Nature est une beauté spirituelle. Comprends."
Source : Abu Ya'qub Sejestani, Le dévoilement des choses cachées, Verdier
4. Nous voyons les hommes préoccupés d'accroître la beauté de la Nature : ils embellissent leur propre visage; ils embellisent les animaux en séparant et peignant leur crinière ; ils embellisent les arbres en les élaguant, ainsi que les plantes du jardin ; ils embellissent les minéraux en les taillant. La beauté se concentre ainsi décuplée en un seul point, beauté naturelle et beauté artificielle, si bien qu'un charme suprême s'en dégage. Mais si la première [la beauté naturelle] n'était pas elle-même d'ordre spirituel, la seconde [la beauté artificielle] ne s'harmoniserait pas avec elle. Ainsi est-il avéré que la beauté de la Nature est une beauté spirituelle. Comprends."
Source : Abu Ya'qub Sejestani, Le dévoilement des choses cachées, Verdier
9 commentaires:
tu parles dans ton introduction de
"concilier la philosophie grecque avec les données de la Révélation islamique, la Raison avec la Foi"
Platon n'est pas toute la philosophie grecque, mais plutôt un cas limite, gonflé à l'extrême et érigé en nec plus ultra par les mystiques et les néoplatoniciens chrétiens. En aucun cas, sa philosophie = raison. Elle est spéculation ou, au mieux, SA manière de voir la raison.
Pire! l'exemple 3 démontrerait que les appareils photographiques auraient un âme!!! Vrai qu'ils n'existaient pas à l'époque, ce qui prouve que toute croyance a son temps et n'est relative qu'au degré de connaissance/science de son époque.
Quant aux autres exemples, cher Pier, ils sont puérilement anthropocentriques. Comme si la nature dans l'infinité de ses formes et dans la prolixité de ses décors avait attendu ce pauvre homunculus qui s'en croit le couronnement et ses états d'âme sur la spiritualité, pour s'épanouir en un feu d'artifice permanent de chatoyantes beautés!
Qu'est-ce d'ailleurs, que la beauté, ou, plutôt, la perception que chacun de nous en a? Un tel aime les longs nez, un autre les petits, un peuple trouve belles des lèvres étirées autour d'énormes plateaux, un autre préfère les cous démesurés grâce à un kyrielle d'anneaux superposés et bien des animaux comme le mandrill trouvent beaux/attrayants des attributs qui me répugnent. Des hommes trouvent belles certaines parties sexuelles qui en dégoûtent d'autres, qui à leur tour en admirent d'autres.
Il n'y a pas d'IDÉE absolue, idéale, spirituelle de LA BEAUTÉ,
il n'y a que la perception relative respective à chacun qui la voit, l'observe, la reproduit ou croit la créer... notamment à condition que l'éclairage la lui montre. La beauté des couleurs non plus n'a rien d'intrinsèque. Tu sais tout de même qu'elles n'existent pas de par elles-mêmes, les couleurs, qu'elles changent selon le type, la longueur d'onde, l'incidence de la lumière qu'elles reçoivent.
Et quelle sera, L'ABSOLU SPIRITUEL DE BEAUTÉ (d'un bâtiment, paysage, tableau, animal, être humain) si personne n'est là pour la voir, ou parce qu'il fait nuit noire, ou parce que l'être en présence a de tout autres goûts ?
Toi et moi aimons le beau et en avons une perception très proches, car nous sommes humains tous deux et de cultures très proches aussi.
Mais que sommes-nous?
Si LA BEAUTÉ était un absolu, elle devrait s'imposer identiquement à tous les êtres de l'univers, dont nous ne sommes que les microscopiques rejetons perdus sur un microscopique vaisseau spatial.
Ne penses-tu pas que dans la plupart des domaines, mais surtout en philosophie et en religion, nous n'ayons la fâcheuse tendance à nous prendre un peu trop au sérieux?
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Ah cher Giulio, je suis heureux de voir que ce texte de Sejestani t'ait autant inspiré. Oui, il y aurait tellement à dire. Je te rejoins pour l'essentiel dans tout ce que tu dis, et si j'ai bien compris, à la relativité de la perception de la beauté. Nous savons que Platon n'est pas toute la philosophie grecque, néanmoins à l'époque de Sejestani (début du Xe siècle), c'est surtout lui que l'on connaissait en Islam de par les traductions qui avaient commencé seulement quelques décennies plus tôt. Pour moi, il n'est absolument pas étonnant que Sejestani porte un discours spirituel sur la nature, on était dans une culture et un système de pensée religieux en ce Xe siècle. Comme tu le sais, il faudra attendre le début du XXe siècle pour que l'on commence à porter un regard débarrassé du religieux sur le monde. Ce qui est intéressant dans ce texte, c'est que Sejestani intègre l'art dans le religieux alors que tu sais que surtout en ce qui concerne l'islam, on a tendance a l'opposer systématiquement à l'art, comme le font d'ailleurs hélas aussi de nombreux musulmans. Sejestani n'y voit aucun inconvénient à ce que l'on représente l'homme et ce qui est frappant, c'est qu'il ne rejette pas une représentation réaliste de la nature, alors que tu sais que l'on dit que l'islam interdit ou condamne la représentation humaine d'où la place réduite de la sculpture dans le monde musulman. Il y aurait beaucoup à dire sur cela et à nuancer toutes choses par ailleurs. Autre choses, dans ce texte, j'y vois aussi une certaine attitude épicurienne (tu en parlais dans un commentaire concernant certains soufis qui étaient épicuriens), une attitude qui ne méprise ni ne rejette le corps, notamment lorsque Sejestani parle de la tendance naturelle des hommes à embellir les choses et à s'embellir eux-mêmes dans le but de paraître plus beaux et de plaire. Sejestani chante non seulement la spiritualité mais aussi l'art et la beauté, tout cela dans un seul et même élan (comme d'ailleurs le feront les soufis plus tard), et c'est cela qui me plaît le plus dans ce texte. Avouons que la démarche a été rare dans l'histoire et qu'on a eu souvent l'occasion de dénoncer les Savonarole. Amitiés.
Giulio, encore un petit commentaire sur ce que tu dis concernant l'anthropocentrisme puéril de Sejestani. Oui, cet anthropocentrisme peut apparaître puéril pour un homme du XXe ou XXIe siècle. A nouveau comme tu le dis concernant le rapport connaissance/science relatif à une époque donnée, il faut garder à l'esprit que ce texte a été écrit au Xe siècle et vu l'époque cet anthropocentrisme est tout à fait exceptionnel. En Europe, il a fallu attendre la Renaissance pour que du théocentrisme on passe à l'anthropocentrisme. C'est ce que Souâd Ayada déclare en disant que l'ismaélisme a placé l'homme au centre. Le Xe siècle de l'Islam est appelé le "siècle ismaélien de l'Islam" et il correspond à la période humaniste de l'Islam. On comprend mieux pourquoi. Amitiés Baron.
Ne confondons pas anthropocentrisme et humanisme. En aucun cas je ne voudrais réduire le mérite de Sejestâni par rapport à son époque.
Tu m'as tous l'air de considérer, cher Pier, que je considère l'anthropocentrisme comme un progrès par rapport au théocentrisme, lorsque pour moi il en serait plutôt le dévoiement, une perversion en quelque sorte. L'homme s'étant proclamé démiurge, ne remplace pas Dieu, mais le renvoie au big bang et le cantonne au boulot d'assurance-réassurance... de l'homme, bien sûr. Du théocentrisme et de l'anthropocentrisme issus de la réduction des religions anthropomorphes, je crois le premier fantaisiste et le second dérisoire. Le fait que l'homme moderne considère que Dieu n'existe pratiquement pas, ne compense en rien sa minusculité et son impuissance face à cette nature et à cet univers dont il se veut le maître.
Si, me considérant humaniste, je crois l'humanisme une bonne chose, tout comme d'ailleurs l’écologie (rien à voir avec un retour sur les arbres, mais bien science de l'habitat humain harmonieux) qui n'en est qu'une conséquence logique, c'est qu’il est plutôt un mode d'emploi, un modus vivendi, une feuille de route, une boussole permettant aux pauvres microbes que nous sommes de traverser au mieux l'océan de la vie et de construire notre civilisation le mieux possible. Le fait est que l’humanisme, outre de donner à l’homme l’importance qui lui revient pour l’homme – ce qui est une bonne chose – n’a pas su se débarrasser des tares de l’anthropocentrisme : individualisme féroce (le «et moi, et moi, moi» de Lanzmann/Dutronc) et du libéralisme conquérant (Adam Smith) qui en dérivent. Et ces caractères prenant de plus en plus d’importance, ils se voient remis en cause (occident), voire rejetés (Sud) par les masses qui, incapables de voir au-delà des vieilles recettes connues, et encouragés en cela par des bergers obtus ou/et intéressés, les amènent à condamner l’humanisme en soi et à revenir au théocentrisme, sans perdre pour si peu la mauvaise habitude de tout mesurer à l’aune dérisoire de notre petitesse.
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Merci Giulio pour ces considérations très pertinentes et tu as raison de rappeler la distinction entre anthropomorphisme et humanisme. Le texte de Sejestani a été mis pour éclairer les développements sur l'art fatimide par Souad Ayada qui s'appuie sur ce passage du Kashf al-Mahjub et tu as raison de souligner que l'humanisme n'est pas la panacée, mais Sejestani ne dit pas cela, néanmoins la place qu'il accorde à l'homme toujours par rapport à ce Xe siècle est quasiment révolutionnaire même s'ils découlent de ses lectures des philosophes grecs. En fait, il faut lire tout le livre de Sejestani pour appréhender les développements successifs, les prolongements et les nuances qu'il apporte à sa pensée. On ne peut analyser et émettre des conclusions en se basant uniquement sur ce passage. Ce n'est d'ailleurs pas ce que tu fais et c'est avec grand plaisir que j'ai lu tes considérations vraiment intéressantes sur, disons, tout. Et je te rejoins sur nombre de points. Amitiés, Giulio.
Je ne suis pas exact quand je dis que tu portes des considérations sur tout, je devrais dire "tes considérations sur tout cela (anthropomorphisme et humanisme).
je disais ...centrisme, cher Pier, et non ...morphisme: version/vision primitive et puérile de la déité.
Cher Giulio,
Tes termes de "version primitive/puérile de la déité" m'interrogent. C'est comme s'il y avait une conception juste et correcte de la déité qui serait une sorte d'orthodoxie, et toutes les autres seraient soit primitive soit puérile. Cela me fait penser à tous ces orientalistes condescendants qui analysaient les conceptions philosophiques et religieuses avec ironie, n'y voyant que naïveté, puérilité, exotisme. Et parfois la distance est bien faible que certains Savonarole n'ont pas hésité à franchir en déclarant les conceptions philosophiques des autres d'hérétiques et de livrer leurs fidèles au bucher. Les conceptions religieuses des autres méritent respect et considérations. La conception anthromorphiste des hindous ou d'autres n'est ni primitive, ni puérile. Elle est ce qu'elle est et elle ne mérite pas des jugements condescendants à l'emporte-pièce.
Tu as sans doute raison, cher Pier, mais je ne peux m'empêcher, non de condamner, à quoi je n'ai aucun droit, ce qui n'est qu'humain trop humain, mais de me gausser de ce que des siècles d'études amènent des prétendus sages à tout ramener à leur propre petite notion du concevable, ce qui releève à la vos d'un orgueil démesuré et d'un égocentrisme fat. Comme si l'homme pouvait la mesure de quoi que ce soit! Je ne peux rien ni personne condamner car je ne sais rien ou presque rien par rapport à ce qu'il est possible de savoir. Mais je hausse les épaules et secoue la tête justement devant tous ceux qui prétendent définir l'inconnaissable.
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