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dimanche 17 janvier 2010

Abu l-Ala al-Ma'ari et le Dar al-ilm

La grande mosquée de Ma'arat al-Numan, construite au début XIIe siècle. Abu l-Ala al-Ma'ari fut gouverneur de la ville de Ma'arat. Il resta profondément attaché à cette ville tout au long de sa vie. Située au carrefour des routes commerciales reliant Damas à Alep, Ma'arat al-Numan eut son heure de gloire et de prospérité aux Xe et XIe siècles. En 1099, elle fut attaquée et prise par les Croisés: quelques 20 000 de ses habitants perdirent la vie. Ma'arat ne s'en remit jamais. Aujourd'hui, ce n'est plus qu'une petite ville sans importance dont seul le nom d'Abu l-Ala al-Ma'ari qui lui reste attaché la retient de sombrer dans l'anonymat. Photo : Archnet


Nous avons vu dans le billet précédent la fondation du Dar al-ilm par l'Imam-Calife al-Hakim, en 1005, au Caire. D'autres Dar al-ilm, de tailles plus modestes, virent le jour dans plusieurs villes du califat fatimide. D'éminents savants étaient généralement nommés à la tête de ces établisssements. Et, c'est sans surprise que nous voyons les Fatimides penser au grand écrivain Abu l-Ala al-Ma'ari pour le nommer à la direction d'un Dar al-ilm. Voici le récit de cette proposition de nomination au célèbre poète :

"Dar al-ilm projeté à l'intention d'al-Ma'ari.

Les Fatimides, au contraire, se faisaient un devoir de créer des dar al-ilm. Les voici qui se proposent sous al-Hâkim d'en bâtir un à l'intention d'Abu l-Ala al-Ma'ari. C'est Ibn al-Adim (1) qui nous l'apprend dans les termes suivants : "Le vizir al-Falâhî (m. en 1019), vizir d'al-Hâkim, écrivit à Izz al-Dawla, gouverneur d'Alep et des alentours, pour amener al-Ma'ari en Egypte où on érigerait un dâr al-ilm destiné à être présidé par lui. On lui offrirait, d'autre part, les taxes à percevoir sur la ville de Ma'ara pendant toute sa vie. Izz al-Dawla se mit tout de suite en route pour Ma'ara. Il vit Abu l-Ala et lui lut le décret. Ce poète demanda un délai pour réfléchir. Puis il écrivit au vizir al-Falahi sollicitant d'être dispensé de cette offre. Le vizir le dispensa."
Ce texte nous éclaire un peu sur les dâr al-ilm. Il nous fait savoir que certains étaient créés à la seule intention des grandes personnalités scientifiques à qui on en confiait la direction et qui groupaient autour d'elles savants et élèves."

Source : Youssef Eche, Les bibliothèques arabes, Damas, 1967, p. 127
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1. Al-Insâf (manuscrit de l'Académie arabe de Damas), p. 85 et in I'lâm al-nubalâ, IV, 153.

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