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vendredi 24 juillet 2009

La citadelle de Qadmous (Syrie) : description du site

Qadmous


Qadmous occupe une situation centrale dans le chapelet des forteresses ismaéliennes situées dans le Djebel Bahra. Les forteresses de Khawabi, Kahf, Maniqa, Ulayqa, Khariba et Masyaf forment presque un cercle complet autour de Qadmous. La citadelle de Qadmous est située à l'ouest de Masyaf, sur la route de Banias, à une hauteur de 1 170 mètres. La route reliant Masyaf à Qadmous est de toute beauté et serpente à travers un paysage de rocaille avec des ouvertures sur de larges panoramas de collines escapées et de vallées profondes. La région est très fertile, en dépit des nombreux rochers éparpillés un peu partout comme lancés par la main d'un géant. Les paysans y cultivent essentiellement le tabac, le blé et le coton. La ville de Qadmous est visible de loin. Elle repose au sommet et sur les pentes d'une haute colline située dans un paysage dégagée, et de par son exposition, cette colline a dû servir de point de repère aux voyageurs circulant dans cette région du Djebel Bahra. Qadmous, par sa situation, se présente comme un carrefour naturel des voies de communications, et nous pouvons imaginer au XIIe siècles, des messagers, des coursiers et des voyageurs arrivant de toutes parts à Qadmous et faisant de la ville un lieu de vie animé et bruyant. Les ismaéliens acquirent cette forteresse en 1132-33 en l'achetant au Seigneur musulman d'al-Kahf, un certain Sayf al-Mulk qui lui-même l'avait reprise aux Croisés l'année précédente. Avec l'acquisition de Qadmous, les ismaéliens eurent pour la première fois un château indépendant pour eux, et c'est de cette base, qu'ils réussirent à s'emparer, durant la décennie suivante, des autres forteresses citées ci-dessus. Qadmous ne capitula qu'en 1273, devant les troupes du Sultan Baïbars. Ce dernier les autorisa à rester dans leur forteresse en échange de leur soumission et du versement d'un tribut annuel. Durant la période ottomane, les ismaéliens continuèrent à mener une vie tranquille à Qadmous. Néanmoins, en 1838, le château fut endommagé par le Général ottoman Ibrahim Pacha. En 1919-20, Qadmous fut attaqué par les Alaouites, autre communauté chiite très présente dans la région. Le château subit alors des dommages considérables. De nos jours, la citadelle est absorbée par la ville qui s'est étendue sur les pentes de la colline, à l'exception du côté le plus abrupt. De loin, nous pouvons apercevoir sur le sommet de la colline la forme ovale de la citadelle qui disparaît au fur et à mesure que l'on se rapproche pour être finalement totalement masquée par les habitations. Après une ascension raide, nous parvenons à la porte principale de la forteresse construite contre le roc. L'entrée est de forme carrée et sa façade comporte une double arche. Un chemin nous conduit au château principal situé à quelques 70 mètres au-dessus de la ville. Il est actuellement très difficile de distinguer le plan originel du site car des habitations récentes y ont poussé. Néanmoins, ici ou là, il est toujours possible de voir des murs, des arches, des porches, des colonnes et des machicoulis. Maurice Barrès qui visita le site au début du XXe siècle, nous rapporte : "Au réveil, avec le Moudir et plusieurs notables, je suis allé visiter le château, ou du moins le haut du rocher que le château occupait jusqu'aux premières années du dix-neuvième siècle. C'est un massif d'une centaine de mètres, à la pointe de l'angle dessiné par deux vallées qui se rejoignent. Ce mas­sif, séparé de sa base par une dépression, a la forme d'un oeuf, d'une ellipse allongée, dont le dessus a été aplani par l'architecte du château. Tout autour, sauf du côté Nord, où l'on accède plus aisément du village, de profonds ravins l'enserrent, qui doivent débiter beaucoup d'eau en hiver. L'horizon est fermé par des montagnes calcaires, entres les­quelles, à l'Orient, par plusieurs brèches, on aperçoit la mer et les hauteurs de l'île de Chypre. Sur cette terrasse, mi-naturelle, mi-taillée dans le roc, à la place du château anéanti, quelques pauvres maisons, quelques mûriers chétifs qui ont su trouver un peu de terre végétale. Vif étonnement, pour un Français, d'y trouver un vieux canon à fleur de lis. Que fait-il là ?Le grand vent, un immense espace à surveiller, le silence, et ma curiosité qui ne sait où se renseigner. Je regarde au-dessous de moi cet inextricable enchevêtrement de vallées, où des restes de murs me font comprendre que jadis les avancées du château les fermaient." (Maurice Barrès, Une enquête au pays du Levant, Plon, tome 1, p. 236)
Qadmous est à présent une ville paisible, voire endormie, avec une certaine réputation pour la qualité de ses produits maraîchers.


Qadmous : les constructions sauvages ont envahi le site

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