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lundi 5 avril 2010

Tamîm ibn al-Mu'izz : ode à l'Imam-Calife al-Aziz bi-llah

Aiguière en cristal de roche taillé, au nom du Ve Calife fâtimide al-Aziz bi-llâh, seconde moitié du Xe siècle, Trésor de St-Marc, Venise

Tamîm ibn al-Mu'izz fut le fils aîné du quatrième Calife fâtimide al-Mu'izz. Il naquît à Mahdia, en Ifriqiya (Tunisie actuelle), en 949 et mourut au Caire en 984. Après la conquête de l'Egypte par les troupes fâtimides menées par le Général Jawhar, il accompagna, à l'âge de 25 ans, son père dans son voyage vers Le Caire. Peu porté sur la politique, le prince Tamîm mena une vie essentiellement tournée vers les arts et les lettres. Il écrivit le poème ci-dessous en l'honneur de son frère al-Aziz bi-llah, le cinquième Calife fâtimide (m. en 996).

"Seul de tous les monarques du monde, tu es un esprit de sainteté incarné dans une enveloppe humaine
Lumière subtile dont l'éclat grandit et s'élève jusqu'à dépasser la brillance du soleil et de la lune
Tu es un concept de la cause première qui a précédé la matière et préexisté au nivellement de la terre et de l'argile
De toute la création, toi seul reçois le flux du Créateur qui fait de toi l'intermédiaire sublime ente Lui et ses créatures
C'est toi le Signe [de Dieu] parmi la descendance de Son Envoyé ; et de tous les Mudarites, c'est toi, reflet éclatant qu'Il a élu
Il ne tient qu'à toi de refuser la terre et ses habitants comme réceptacle de ta grandeur, et de recevoir, en échange, le royaume des étoiles et constellations
Et quiconque tenterait de saisir ton essence, s'apercevrait vite que son entendement en est incapable, comme frappé de mutisme."

Source : Mohammed Yalaoui, Un poète chiite d'Occident au IVe/Xe siècle : Ibn Hânî al-Andalusî, Tunis

2 commentaires:

giulio a dit…

Quelle douche froide, cher Pier, après les 3 derniers ravissants et profonds poèmes de Tagore! Bon, nous savons que les poètes de l'époque vivaient et jouissaient de l'indispensable protection des puissants, grâce au panégirique, mais ils ont aussi produit des merveilles, dont tu nous servis déjà quelques échantillons par le passé. Est-ce bien utile de transmettre à la postérité pareilles flagorneries?
Je me consolerai avec l'aiguière: une splendeur!

Pier Paolo a dit…

Flagorneries d'un courtisan ? Tamîm ibn al-Mu'izz n'était pas un courtisan. Il s'agit plutôt de la dévotion d'un fidèle envers son Imam. Il ne faut pas le confondre avec le prince ziride Tamîm ibn al-Mu'izz.